Les droits et l’humanité

Article : Les droits et l’humanité
Crédit: Lidas Eyes
23 août 2021

Les droits et l’humanité

Depuis un moment, mes regards compatissants sont tournés vers l’Afghanistan, plus précisément vers les femmes de ce pays. Nous le savons tous, les talibans se sont emparés du pouvoir au grand dam de ces dernières. Vous me direz de quoi je me mêle, cela ne se déroule pas dans ton pays. Mais, je ne peux m’empêcher de penser à ces mères, ces filles, qui diront tout simplement adieu à leurs libertés. Plus que jamais, les décisions prises bafouent allègrement les droits et l’humanité des femmes afghanes.

Sans droits, pas d’humanité.

Pour toutes les femmes du monde, surtout celles sensibles à la cause de leurs libertés, l’actualité de ce pays donne froid dans le dos. Dès que les premières mesures du nouveau gouvernement tombent, les espoirs s’envolent. En effet, c’est sans surprise que la longue liste des interdictions aux femmes a été dépliée. Cet exemple afghan est l’ultime consécration de la femme-objet. Comment cette perte de droits joue sur l’humanité d’un individu? Que peut-on dire d’une personne à qui l’on nie ses prérogatives? Les droits et l’humanité sont comme le yin et le yang, car l’un se nourrit de l’autre.

L’homme est un loup pour l’homme, c’est dans cette optique qu’il crée le Droit pour se protéger de ses bas instincts. Les lois nous garantissent que les loups seront punis. Par conséquent, tous les êtres humains pour se préserver, en principe, doivent avoir des droits. Ce qui veut dire que lui donner ces prérogatives est une nécessité dans l’autoconservation et dans la détermination de soi.

Dans le cas contraire, il devient victime de cette privation qui revient à l’exposer à toutes les injustices. Son humanité peut alors être violée en toute impunité. Le droit apparaît comme un moyen d’anti-prédation. Autrement dit, un être humain sans lui ne peut se défendre. Le droit est l’affirmation de notre humanité dans notre société. Il a tellement évolué que maintenant, on parle de droits des animaux. Si les animaux ont dorénavant acquis des droits, pourquoi ceux des femmes posent autant problèmes?

Les non-droits des femmes.

Le mot émancipation accolé au féminin fait polémique. Pourquoi est-ce le cas si les femmes sont des êtres humains à part entière? Quoi que l’on en dise, le droit nous assure d’être traitée en humaine. Cependant, cette prophétie n’est pas un mythe. En effet, notre expérience prouve qu’il suffit d’un claquement de doigts pour qu’elles perdent tous leurs statuts. Souvent, nul besoin de crise, la société se charge bien de les museler. Que nous ayons les yeux bien ouverts ou le dos tourné, le danger est bien vicieux.

Les droits des femmes sont de la poudre de perlimpinpin, parce que nous demeurons au bas de l’échelle de décisions. Le sort des Afghanes importe et rappelle aux mouvements féministes qu’il faut rester sur le qui-vive. En effet, les sujets qui nous sont lointains peuvent très vite nous rattraper. Rien n’est acquis surtout en matière des droits des femmes. Il faut le dire, nous avons plus de non-droits que de droits. Par conséquent, il faut arrêter de croire que tout n’arrive qu’aux autres parce que pour les autres, nous sommes l’autre. La question des afghanes montre également que l’extrémisme religieux tapis dans l’ombre, est liberticide pour les femmes, quelque soit la confession. Et cet extrémisme gagne du terrain dans certains pays africains.

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