Le chat noir est un viol

Article : Le chat noir est un viol
Crédit: Divertissement pour chat
3 septembre 2021

Le chat noir est un viol

Vous avez sûrement été titillé à la vue du titre. Vous vous êtes sûrement dit, mais que raconte-t-elle ? Oui, je vais peut-être en choquer plus d’un, mais le chat noir est un viol. Alors, prenez un siège et lisez avant de me faire un procès. Ceci ne concerne évidemment que les gens de bonne foi.

En quoi consiste le chat noir ?

Je vais commencer par contextualiser les faits pour étayer mes propos. Si pour vous faire le chat noir signifie sortir en catimini surtout durant la nuit, et bien, vous avez totalement raison. Cependant, une chose en entraînant une autre, cette expression a dans le jargon de certaines populations surtout en Afrique de l’Ouest, pris une toute autre tournure. C’est ainsi que faire le chat noir en Côte d’Ivoire est devenu une expression de banalisation de viol.

En effet, pris dans le contexte ivoirien, cela veut tout simplement dire se glisser durant la nuit dans la couche d’une personne endormie pour avoir des relations sexuelles.

Vous me direz alors, mais où est le problème ? Certains jeux sexuels le demandent. Eh bien, c’est simple, le problème réside dans le fait que dans un bon nombre de cas, cette visite impromptue s’est faite sans le consentement de la victime. Eh oui, vous avez bien lu : sans son consentement. Alors, comment définir le fait d’avoir un rapport sexuel non consenti si ce n’est pas le viol ? Je le répète, que cela déplaise aux chatnoirophiles, le chat noir est purement et simplement un viol.

Qu’est-ce que le viol selon le Code Pénal ivoirien ?

Selon l’article 403 du Code pénal ivoirien, « constitue un viol, tout acte de pénétration vaginale, anale, buccale ou de quelque nature qu’il soit à but sexuel imposé à autrui sans son consentement en usant d’une partie du corps humain ou d’un objet, par violence, menace, contrainte ou surprise. 

Constitue également un viol, tout acte de pénétration vaginale, anale, buccale ou de quelque nature qu’il soit à but sexuel commis  sur un mineur de quinze ans, même avec son consentement. 

Le viol est puni de l’emprisonnement de cinq à vingt ans.
La peine est celle de l’emprisonnement à vie si l’auteur :

  • Est aidé dans son crime par une ou plusieurs personnes ;
  • Est le père, un ascendant ou une personne ayant autorité sur la victime, s’il est chargé de son éducation, de sa formation intellectuelle ou professionnelle.

La peine est également celle de l’emprisonnement à vie si la victime est mineure de quinze ans ».

Comme vous pouvez le voir, je n’invente rien. Sans consentement explicite et clair, alors, il y a viol.

Je ne vais pas donc faire ma rabat-joie en écartant le fait également que dans certains cas, il y a eu entente préalable. Toutefois, ce qui a participé à la généralisation de la pratique est la méconnaissance de la notion de consentement.

Qu’est-ce que le consentement ?

Le consentement ne signifie pas céder. Le consentement, c’est dire oui. Par ailleurs, comme nous dit la législation, le consentement doit être libre et éclairé. Il ne faut pas de vices du consentement. En parlant de vices, les victimes de cette ignominie en ont reçu tellement de menaces. Pour la plupart, les personnes nécessiteuses, telles que les domestiques, appelées communément bonnes, sont les plus grandes victimes. On nous sert des excuses comme « elle n’a pas bougé donc cela veut dire qu’elle le désirait », en parlant de la victime qui se voit ainsi réduite au silence. Savez-vous ce que la sidération, ce que la peur peut causer chez un individu ? Je vous invite à vous documenter même si je sais déjà que cela reste peine perdue parce que ce que vous lisez ne vous plaît pas.

 Revenons à cette légende qui affirme qu’il faut forcer un tout petit peu les femmes pour qu’elles veuillent bien consentir à un rapport. Cette mentalité m’exaspère tout autant parce qu’elle est grossièrement fausse. Les réactions chimiques du corps n’ont rien à avoir avec le consentement. Au grand jamais.

Je ne vais pas m’éterniser sur ce fait. Pour faire simple, NON C’EST NON. Personne n’a envie qu’on l’oblige à avoir un rapport sexuel même pas les hommes. Se taire ne veut pas dire oui. Sur ce point, je crois avoir été suffisamment claire.

Conclusion

Petite coupure de rappel, le chat noir dans ce contexte est un viol. Toutes les personnes qui ont l’habitude de cette pratique abjecte, souffrez de l’entendre, mais vous êtes des violeurs qui vantez vos exploits. Le monde à l’envers. Si les victimes avaient autant d’aisance que vous pour en parler, je crois que la honte changerait de camp. Alors je pourrais le répéter autant de fois que possible, LE CHAT NOIR EST UN VIOL. Je fais mon mea culpa. Nous avons toutes et tous été témoins de cela au moins un jour dans notre vie sans réaction. 

Aujourd’hui, il faut le crier haut et fort. Pour paraphraser la ligue ivoirienne des droits des femmes, dénoncer pour que plus jamais elles ne se taisent.

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