L’importance de la contraception masculine en Afrique

Fécondité, contraception, planning familiale, croissance démographique… Les politiques malthusiennes se sont multipliées dans les pays africains subsahariens. Cependant, celles-ci sont restées bancales. On se demanderait bien pourquoi mais nous avons déjà une partie de la réponse. En effet, la charge de la contraception fut pendant bien trop longtemps un problème féminin, car tous les programmes de régulation de la fécondité convergeaient autour des questions de contraceptions féminines. Mais, après plusieurs échecs cuisants, on dénote ces dernières décennies un intérêt pour la contraception masculine en Afrique.

Définition de la contraception masculine

Avant de définir la contraception masculine, l’Organisation mondiale de la santé la définit comme étant « l’utilisation d’agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l’éviter ».

Dans la pratique contraceptive masculine, il s’agira donc de moyens visant à bloquer le processus de la spermatogénèse (ensemble des processus qui aboutissent à la production des spermatozoïdes). Autrement dit, c’est une infertilité sciemment causée qui a pour but d’éviter la fécondation de l’ovule. L’objectif est d’écarter tous les risques de contracter une grossesse non-désirée. De ce fait, une bonne contraception doit également revêtir 4 caractères, que sont l’efficacité, la réversibilité, acceptabilité et un coût abordable.

Les chiffres de la fécondité masculine en Afrique subsaharienne

Pourquoi connaitre le taux de fécondité est-il nécessaire ?

Il faut contrôler le taux de fertilité pour que celui-ci soit en adéquation avec le contexte économique de ces pays. Cette mission est d’une importance capitale, surtout pour ces pays en voie de développement. On le sait tous, le développement d’un pays se calcule en fonction de l’indice de développement humain. Cependant, la question que nous nous posons ici est tout autre. Il s’agira plus pour nous de montrer l’importance de la pratique contraceptive chez la gent masculine.

Pour faire court, mettre les hommes également face à leurs responsabilités en ce qui concerne la santé sexuelle reproductive. Selon la sociologue Arlette Gautier, dans son article « Les politiques de planification familiale dans les pays en développement : du malthusianisme au féminisme ? », la problématique du genre est aussi soulevée. L’auteure nous démontre que les hommes et les femmes sont toujours traité.es différemment en la matière. Les sexospécificités sont donc un volet à prendre en considération lorsque l’on traite ce sujet.

Contrairement aux femmes, la fameuse horloge biologique ne contraint pas les hommes. Ce qui veut dire qu’ils peuvent procréer peu importe leur âge. Tandis que les hommes sont féconds 7 jours/7 et 24h/24, les femmes ne sont fécondes que 4 à 5 jours par mois. On connait donc déjà la chanson. Il en ressort que l’homme, périodiquement, est plus fécond que la femme, surtout si celui-ci a des multiples partenaires sans protection.

La fécondité des hommes africains

Selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), les hommes seraient plus féconds en Afrique subsaharienne. Dans les 41 pays subsahariens qui y ont servis de base de données, les chiffres tournent autour de 10 enfants par homme dans un quart des pays. Le Niger arrive en tête, avec 13,6 enfants en moyenne par homme suivi de très près par le Soudan du Sud, 13,5 enfants. Enfin, au Tchad, on décompte 12,1 enfants. A l’instar de seulement quatre pays qui comptent moins de 6 enfants par homme dans la région : l’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho et la Namibie. Il ressort de ces chiffres que la fécondité masculine prête à attention. D’où l’intérêt de se pencher sur les questions de contraceptions masculines.

Quelle est l’importance de la contraception chez les hommes?

La contraception masculine répond au même désir que celle féminine. Elle répond à une préoccupation sociale, économique mais également médicale dans la mesure où les comportements reproductifs de tout un chacun impacte ces différents domaines. Pour ce faire, il faut faire tomber les appréhensions en la matière car si tout est une question de virilité, les questions de fertilité masculine le sont encore plus.

D’un autre côté, la responsabilité partagée de la contraception est un facteur d’épanouissement sexuelle mais également de santé reproductive. En effet, elle pourrait permettre par ricochet une diminution des avortements. La charge dans la pratique contraceptive doit être assurée. La contraception masculine déborde donc d’avantages. En effet, si l’équilibre est établi, l’efficacité des méthodes de contraception suivra.

Pour ce faire, il faut faire tomber les appréhensions en la matière car si tout est une question de virilité, les questions de fertilité masculine le sont encore plus. En effet, on remarque que pour s’y défaire ils avancent des arguments plus que scabreux. Il faut leur rappeler qu’un contrôle de sa fécondité n’est pas une restriction de sa libido. De plus, trouver la méthode convenable reste le casse-tête chinois auxquels ces derniers restent confrontés.

Quelles sont les différentes méthodes de contraceptions masculines ?

Le rapport interrompu, ou retrait

C’est la méthode naturelle, celle qui est apparue avant toutes les autres. Celle-ci pèche par son inefficacité. Elle nécessite de la maitrise de la part de celui qui l’utilise. Ce qui n’est pas souvent le cas.

Le traitement hormonal

La pilule pour homme, encore en phase expérimentale semble difficile à mettre en œuvre. Cependant, des essais cliniques dernières générations, sont apparus concluants dans la fabrication d’hormone contraceptive masculine.

La vasectomie

La plus redoutée donc rejetée par la gent masculine. Encore une fois, ce rejet est du à un souci de virilité chez ces derniers. Elle fait peur car elle semble définitive. Cependant, il existe une technique de reconstruction des canaux déférents appelée la vasovasostomie. Cette reconstruction permet un retour à la fertilité.

La méthode thermique

L’anneau contraceptif, le slip chauffant, qui font chuter la spermatogénèse. En effet, celle-ci s’effectue à une certaine température. Par conséquent, ces différentes méthodes font grimper la température de 2 degrés, ce qui rend les spermatozoïdes moins actifs.